FO pointe « la responsabilité majeure des entreprises », à l’occasion d’un colloque organisé par la fédération des télécommunications. 3 millions de salariés menacés de burn-out
Pas moins de 3 millions de salariés sont aujourd’hui exposés à un risque majeur d’épuisement professionnel, le tristement fameux burn out (littéralement : brûlé jusqu’au bout), selon une étude du cabinet Technologia.
« C’est un fléau, mais pas une fatalité », a néanmoins insisté son directeur, Jean-Claude Delgenes, à l’occasion du colloque organisé sur la question par la fédération FO COM, en particulier sa section Poste, au siège de la Confédération, le 29 octobre, en présence de 250 militants et invités. Ce syndrome peut même conduire, dans les cas extrêmes, des salariés jusqu’au suicide, a rappelé Michel Debout, médecin légiste. Stéphane Lardy, Secrétaire confédéral, a pointé d’emblée la « responsabilité majeure des entreprises » et exprimé le soutien de la confédération FO à l’appel lancé en janvier 2014 par Technologia pour que le burn-out soit intégré dans la liste des maladies professionnelles, dont la prise en charge est majoritairement financée par les cotisations des employeurs.
Transformer le débat d’idées en actes par l’action collective
Il faudra toutefois veiller à ce que cela ne débouche pas sur une chasse aux soi-disant simulateurs, a mis en garde le philosophe François Athané. Claude Rosé, ex-directeur régional de La Poste, syndicaliste FO, en retraite depuis deux ans, a quant à lui mis l’accent sur le rôle positif que peuvent avoir les cadres intermédiaires : recueillir les attentes des salariés, savoir dire non à la hiérarchie lorsque c’est nécessaire, oser poser les questions qui dérangent, comme « quel sens cela a-t-il de fermer le centre de tri d’Arras ? »... Jacques Dumans, Secrétaire général de la fédération, a conclu les travaux en appelant les militants FO à œuvrer par l’action collective à « transformer le débat d’idées en actes », en étant présents dans les négociations, en ne signant pas les mauvais accords et en n’hésitant pas à porter le problème devant les tribunaux, de façon à ce que le législateur s’empare enfin du problème.