Coup de tonnerre chez PSA. PSA : la bataille de l’emploi

, par udfo90

A la veille des vacances, le constructeur automobile annonce un plan social prévoyant 8 000 suppressions de postes : 3 500 sur le site d’Aulnay, qui risque la fermeture, 1 400 à Rennes, qui a déjà perdu plusieurs centaines d’emplois il y a deux ans, et plus de 3 000 sur les autres sites du groupe.

Pour justifier son plan, la direction met en avant les mauvais résultats de l’automobile, frappée de plein fouet par la crise, et privilégie le seul levier de l’emploi pour redresser la barre. Une position inacceptable pour notre organisation ! Le 28 juin déjà, les militants, craignant l’annonce d’un plan de suppressions de postes, se mobilisent pour une première manifestation devant le siège de PSA. Le groupe annonce effectivement son plan le 12 juillet et dévoile le 25 juillet des pertes de 819 millions d’euros pour le premier semestre 2012.

Le même jour, au moment où les pouvoirs publics présentent un plan de soutien à l’automobile, les salariés manifestent à nouveau leur colère devant le siège de PSA. « Le plan du groupe est scandaleux, s’insurge le DSC FO Christian Lafaye. Supprimer des sites et des emplois n’est pas la bonne réponse à la situation. Pour sortir de l’ornière, il faut une véritable remise à plat de la stratégie ! » Tandis que les salariés manifestent, les représentants du personnel au Comité central d’entreprise (CCE) de PSA Peugeot Citroën, estimant ne pas être en mesure de donner un avis sur la plan, votent à l’unanimité la désignation d’un expert-comptable –le cabinet SECAFI-, dont la mission devrait débuter le 27 août. Le CCE décide également d’installer un comité de concertation afin de suivre l’expertise. Ce comité comprendra pour chaque organisation syndicale un titulaire du CE et le DSC, ainsi que le secrétaire du CE d’Aulnay et de Rennes, le secrétaire du CCE et deux représentants de la direction. Le gouvernement mandate de son côté un expert, Emmanuel Sartorius, pour réaliser une expertise sur la situation financière et économique du groupe, ainsi que sur sa stratégie. De premières conclusions doivent être rendues fin juillet, avant un rapport final en septembre.

D’ici là, notre organisation maintient ses revendications, demandant notamment à ce que l’accord GPEC signé à l’automne 2011 continue d’être appliqué afin que les salariés volontaires puissent bénéficier de la mobilité. Près de 1 000 dossiers sont encore en cours de traitement. FO revendique aussi la mise place d’un plan CASA pour les salariés de plus de 55 ans avec un accord lié à la pénibilité. Mais les revendications portent également sur des aspects plus stratégiques, comme l’explique le DSC Christian Lafaye : « Notre groupe ne pense pas suffisamment au Client. FO en veut pour preuve notamment la durée de la garantie toujours limitée à 2 ans qui ne nous place sûrement pas parmi les constructeurs ayant un coup d’avance. Il est urgent de proposer 5 ans de garantie. » Pour le moment, le plan de PSA est suspendu, dans l’attente des conclusions des experts. Mais attention, prévient le secrétaire fédéral Jean-Yves Sabot : « En tout état de cause, FO s’opposera à toute mesure prévoyant des licenciements secs, chaque salarié devant être accompagné jusqu’au bout dans son reclassement, un reclassement conclu exclusivement sur la base du volontariat du salarié exercé en toute indépendance. » La bataille de l’emploi ne fait que commencer…